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IPA - Infirmier en pratique avancée

INon , l’IPA n’est pas une nouvelle de bière ! 
A juste titre, l’« Infirmier en pratique avancée » est un
  nouveau statut du métier d’infirmier, fortement attendu. L’objectif est de faire face aux enjeux de santé publique : vieillissement de la population, augmentation du nombre de malades chroniques, virage ambulatoire… A cette fin, le statut d’IPA vise :

  • un meilleur accès aux soins
  • une meilleur qualité du parcours de soins en baissant la charge de travail des médecins sur des pathologies ciblées.

A ce propos, la loi dite Touraine officialise le statut de l’IPA en 2016. Ensuite, c’est la loi de modernisation de notre système de santé avec la publication des textes d’application en juillet 2018 qui pose le cadre juridique de cette « pratique avancée ». Il faut savoir que cette pratique existe déjà dans de nombreux pays.

L’IPA « participe à la prise en charge globale des patients dont le suivi lui est confié par un médecin »

(article 119 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016)

Dans ce contexte, l’IPA apporte son expertise dans le cadre des choix thérapeutiques choisis par le médecin et dans les domaines d’intervention définis par le décret. Ainsi, l’IPA peut notamment :

  • conduire un entretien et réaliser l’examen clinique ;
  • réaliser des actes techniques sans prescription médicale et en interpréter les résultats ;
  • demander des actes de suivi et de prévention pour les pathologies dont il assure le suivi ;
  • prescrire, pour les pathologies dont il assure le suivi, des médicaments non soumis à prescription médicale obligatoire, des dispositifs médicaux ou des examens de biologie ;
  • renouveler, en les adaptant si besoin, des prescriptions médicales pour les pathologies dont il assure le suivi.
 

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Une nouvelle formation infirmier

Un diplôme d’Etat, le DEIPA, délivre la capacité à exercer en pratique avancée dans les domaines d’intervention choisis et mentionnés par le diplôme : oncologie, maladies rénales et pathologies chroniques.

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Quid de l’IPA libéral ?

A cette fin, l’avenant 7 à la convention nationale ratifié tout récemment, le 4 novembre 2019, définit les modalités de l’exercice en pratique avancée des infirmiers libéraux et les modalités de valorisation de leur activité. Néanmoins, il reste à définir les modalités pratiques et surtout de confiance à mettre en place avec les médecins dans la délégation !

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Valorisation  forfaitaire  

On sort de la logique de l’acte pour mettre en place des forfaits facturables en une seule fois :

  • un forfait valorisé à hauteur de 20 € et facturable une seule fois destiné à vérifier l’éligibilité du patient au suivi par l’IPA ;
  • une fois l’éligibilité vérifiée, 4 forfaits trimestriels de suivi peuvent être facturés par an et par patient (si au moins un contact par trimestre avec le patient) :
    • un premier forfait valorisé 58.90€ (rendez-vous de suivi annuel)
    • 3 autres forfaits trimestriels valorisés à 32.70€ par trimestre et pouvant être réalisés en téléconsultation pour partie.

Par ailleurs, les majorations (nuit, jour férié, …) ne pourront pas être appliquées sur ces forfaits, à l’exception de celle liée à l’âge du patient : 3.90 € supplémentaires pour les enfants âgés de moins de 7 ans et pour les personnes de plus de 80 ans.

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IPAL au rendez vous ?

Il est à noter que l’Assurance Maladie souhaite encourager le développement de ce nouveau métier de façon à améliorer le suivi de patients atteints de pathologies chroniques , optimiser le temps médical et renforcer l’accès aux soins des personnes concernées. Ainsi on note :

  • Les règles de zonage définis dans l’avenant 6 de la convention ne s’appliquent pas dans une zone surdotée si le professionnel décide d’exercer en tant que IPAL exclusivement. Inversement, ce qui ne sera pas le cas cependant dans le cas d’activité mixte.
  • Une aide financière à l’installation de 27€ sur deux ans
  • Une augmentation du forfait annuel d’aide à l’informatisation et à la modernisation

En somme, attendue par les professionnels de la santé depuis longtemps, les cursus de formations ont déjà attiré quelques centaines d’étudiants. Mais à bien considérer les choses, est-ce que la valorisation est à la hauteur des compétences exigées ? Certaines IDEL se questionnent car les rémunérations prévues par le décret d’application ne font pas l’unanimité…

Britt

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Britt

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