Il est à noter que ce tour de France s’est inscrit dans les orientations données par « Ma Santé 2022« , projet de loi adoptée en septembre 2018 pour repenser notre système de santé. C’est ainsi que ce grand chantier se présente sous 3 axes :
- Préparer les futurs soignants aux besoins du système de santé de demain.
- Créer, dans tous les territoires, un collectif de soins au service des patients.
- Faire du numérique un atout pour le partage de l’information en santé et l’évolution des pratiques.
En particulier, stimuler l’innovation et favoriser l’engagement des acteurs étaient bien l’objectif de ce tour France. De plus, on a pu entendre plusieurs témoignages et partages de pratique faisant état des avancées de la e-santé dans le domaine du numérique.
De surcroît, les infirmières libérales sont bien sûr au cœur de ce dispositif notamment dans le champ des soins dits de proximité et en coordination avec les médecins traitants.
Télésoins infirmiers
Durant sa tournée, l’infirmier qui constate un changement de l’état de santé de son patient pourra se connecter sur sa messagerie sécurisée pour alerter le médecin et organiser une téléconsultation. Ce dernier envoie un e-prescription (ordonnance numérique) via ce même réseau à l’infirmière et à la pharmacie pour livraison des médicaments
Aujourd’hui, l’incitation à la téléconsultation est traduite dans l’avenant 6 de la nomenclature NGAP qui depuis le 1er janvier 2020 valorise ces actes réalisés par les infirmiers.
le DMP fonde la e-santé
Notons aussi qu’un des principaux fondements de la e-santé est constitué par les données médicales partagées. Le DMP est lancé en novembre 2018 et sa généralisation est visée dans les années à venir. Le DMP fera partie de l’ENS, l’espace numérique de santé, qui vise à réunir sur la même plateforme tous les services de santé à disposition des usagers tout au long de leur vie.
1€ par DMP ouvert, c’est l’incitation offerte aux infirmières en première ligne pour contribuer à l’atteinte de cet objectif ; 6 millions de DMP auraient été créés en 2019 !
Messageries sécurisées pour tous !
Inévitablement, dans ces moments de transition technique que nous vivons, on peut être confronté à une multiplicité de systèmes et à la difficulté de communiquer les données par manque d’interopérabilité. Ainsi, la généralisation des messageries sécurisées de santé fonde également la e-santé pour favoriser l’échange des données médicales entre professionnels en toute sécurité.
Carte vitale dématérialisée, c’est pour demain
« apCV » est le petit nom donné à ce qui deviendra bientôt notre « sésame » pour l’accès à nos données de santé. Ainsi, déjà en version test dans 2 régions, c’est la carte vitale sous forme d’application mobile qui nous accompagnera dans notre parcours santé. A cet effet, nous attendons le rapport d’évaluation pour savoir si elle sera généralisée à partir de 2021 comme prévu.
En d’autres termes, cette « apCV » est destinée à devenir l’outil d’identification et d’authentification des patients dans le système de santé. .
Dans ces conditions, on comprend aisément que la protection des données de santé et leur hébergement devient un défi majeur. C’est la raison pour laquelle ceci occupe une grande place dans le virage numérique à l’horizon 2022. Si bien que nombreux sont les acteurs sur ce marché en forte croissance et la liste des hébergeurs certifiés augmentent rapidement (HDS).
Aussi, il est important de choisir son prestataire de télétransmission ou son outil informatique (logiciel infirmier, applications de santé …) avec la plus forte vigilance et de bien veiller à ce qu’il dispose des certifications adéquates !